Les tigres de la Caspienne : une extinction continentale
À l’autre bout du continent, les tigres de la Caspienne (Panthera tigris virgata) régnaient sur les vastes plaines herbeuses et les forêts de la région s’étendant de la Turquie aux rives de la mer Caspienne. Ces tigres, également connus sous le nom de tigres persans, étaient parmi les plus grands et les plus robustes de leur espèce.
Sur le terrain des colonies agricoles
Comme pour leurs homologues de l’Asie du Sud-Est, le destin des tigres de la Caspienne a été scellé par les activités humaines. À partir du XIXe siècle, l’expansion de l’agriculture et la monoculture dans ces régions ont détruit les zones naturelles où ces grands prédateurs trouvaient refuge et proies. À mesure que les terres sauvages étaient annexées, les tigres furent contraints de s’éloigner des zones les plus fréquentées, réduisant drastiquement leurs chances de survie.
Une extermination organisée
Au XXe siècle, les autorités soviétiques ont déployé de vastes campagnes contre les "nuisibles", lesquelles incluaient les tigres de la Caspienne. Présents en nombre déclinant depuis le début du siècle, ces félins furent traqués sans relâche par les chasseurs rémunérés par les gouvernements locaux. Un facteur aggravant dans leur extinction a été la dégradation de la population de cerfs et de sangliers dans leur habitat, forçant les tigres à attaquer le bétail et multipliant ainsi les représailles.
Extinction "silencieuse"
Les derniers tigres de la Caspienne auraient été aperçus à la fin des années 1950, bien que certains témoignages isolés, non confirmés, mentionnent leur survie jusqu’aux années 1970. Aujourd’hui, l’espoir pour cette sous-espèce réside dans des projets de réintroduction de tigres de Sibérie, génétiquement très proches, dans ces mêmes régions. Ce projet reste néanmoins ambitieux, sans garantie de succès.